le rôle des mathématiques


  • Thierry
    Modérateurs

    Bonjour,

    Je voudrais vous faire partager un article que j'ai trouvé intéressant. Je trouve les arguments qui y sont développés plutôt convaincants et je suis globalement d'accord avec eux : le rôle des mathématiques.

    Qu'en pensez-vous ?


  • M

    Bonjour,

    La controverse n'est pas nouvelle. Bien avant mai 68 s'opposaient les tenants des Mathématiques pour elles-mêmes et ceux qui n'y voyaient qu'un outil pour leur propre discipline (notamment les professeurs de Physique).
    Historiquement, ce double aspect est présent (par exemple chez Descartes mais ce n'est qu'un exemple parmi beaucoup).
    Plus récemment, un chef d'établissement (pourtant ex professeur de Mathématiques) déclarait que les Mathématiques servaient exclusivement à permettre aux élèves de poursuivre des études scientifiques.
    Ce débat n'est pas clos et ne peut l'être me semble-t-il.

    Je pense personnellement que la dégradation des exigences dans l'enseignement touche toutes les disciplines (quid des dissertations, pire : des commentaires de texte ?). L'Espagne se situe-t-elle au nord au au sud de la France ? (question d'un bachelier).
    La non maîtrise du langage (confusion entre les verbes être et avoir par exemple, présente souvent dans ce forum) empêche les élèves d'avoir une compréhension claire des textes mathématiques.
    La "société" est responsable : suprématie de la communication sur la réflexion (vous avez dit SMS ?), ignorance totale par les média de l'activité mathématique, campagnes de presse contre les agrégés en général et les professeurs de CPGE en particulier (Claude Allègre, lequel aurait également dit que l'enseignement des Mathématiques est devenu inutile depuis l'utilisation des calculatrices).
    Il ne faut pas se voiler la face : les difficultés de nos élèves proviennent presqu'exclusivement du fait qu'ils passent d'une classe à l'autre sans disposer des bases nécessaires (c'était vrai d'abord en Mathématiques, cela le devient de plus en plus dans toutes les disciplines). Les élèves sont "largués", les professeurs impuissants, comment alors s'étonner du désamour à l'égard des Mathématiques ?
    Cela non plus n'est pas nouveau, même si la chute est plus nette et plus rapide qu'en 68. Déjà les parents (voire les grands-parents) des élèves actuels ressentaient ce dégout qui a forcément déteint sur leur progéniture.
    Mais la massification de l'enseignement y est pour l'essentiel : on ne peut pas espérer 120% de reçus au bac et que tous soient des "Euler" ou des "Poincaré". Le beurre, l'argent du beurre, et les faveurs de la crémière ?

    Citation
    Il ne faudrait pas que les médailles Field obtenues par les chercheurs français soient des cache-misère.Et pourtant ...


  • V

    Bonjour

    le gros problème est plus général : il concerne les mathématiques et toutes les matières pour lesquelles des " préacquis" sont nécessaires.

    On veut baisser les taux de redoublement, il est vrai qu'il y en avait de trop, mais signifie, de fait, une baisse du niveau des exigences... en maths l'enseignement est très structuré un exemple : si tu ne sais pas effectuer un produit de facteurs, tu auras beaucoup de mal a vérifier une factorisation... ceci est vrai dans toutes les matières.

    Un autre problème concerne la construction des classes. Il est inévitable que, essentiellement par le jeu des options, certaines classes ont un meilleur "niveau" même s'il est interdit d'utiliser ce mot.
    Si l'on veut atteindre les buts fixés par les programmes et instructions, on est obligé de surnoter dans les classes faibles, sinon c'est le bazar... et l'année suivante, la déception est grande pour les meilleurs.

    ensuite la mise sur le marché de calculatrices de plus en plus perfectionnées rend perplexes beaucoup de professeurs : que faudra-t-il savoir faire ? ... quelles nouvelles exigences ?

    enfin les programmes de cet enseignement, qui désire faire prendre contact avec beaucoup de concepts et non d'en approfondir un sont discutables...


  • Thierry
    Modérateurs

    Oui le contenu s'appauvrit mais ce qui est paradoxalement remarquable et bien développé dans ce texte je trouve, c'est qu'en même temps que les exigences s’amoindrissent, les mathématiques sont devenues le 1er critère de sélection des élèves.


  • Thierry
    Modérateurs

    Un autre lien pour illustrer mon propos, et en même temps une info assez stupéfiante : passe ton bac S d'abord.


  • I

    Bonjour,

    Aujourd’hui, quels parents (un peu au courant) d’un élève capable de décrocher un bac S le dirigeraient vers une autre série ? Quels que soient ses projets d’orientation (droit, journalisme, commerce …)

    La filière ‘rêne’ « pompe » depuis déjà un bout de temps les bons élèves … sauf quelques rares exceptions convaincus très tôt du métier qu’ils veulent faire.

    Le rythme et la charge de travail entre les bacs généraux sont-ils équivalents … ou en faveur de la S ? …

    Quant au niveau général, aux exigences de l’éducation … en lien avec le nombre de diplômés croissant en entreprise, avec le niveau d’étude exigé pour un même poste, avec les salaires d’accueil actuels des bac+n ? …

    Juste des questions.


  • Thierry
    Modérateurs

    Bonjour Iron,

    Personnellement mes enfants feront le bac qu'ils voudront ou même un CAP s'ils préfèrent. Mon rôle sera bien-sûr des les informer des horizons qu'offrent chacune de ces orientations.

    Le rythme et la charge de travail vont dépendre du profil de l'élève. S'il est doué en sciences il n'aura pas l'impression d'avoir trop de travail en S. Par contre si comme beaucoup d'élèves, il "subit" ces matières, il va devoir travailler beaucoup pour des résultats moyens. Moi par exemple, j'apprends facilement un cours de math alors que l'histoire-géo c'est l'enfer. Les 6h de math en C me demandaient moins d'effort que les 2h d'histoire-géo.

    Ma philosophie est qu'il est important de faire ce dans quoi on se sent bien parce que pour être bon dans son métier, il faut être motivé. (Il est vrai que c'est facile à dire pour moi puisque ce que j'aime faire, ce sont les mathématiques.)


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